Alliance pour la Conservations des Grands Singes en Afrique Centrale

L’Alliance GSAC au cœur de la lutte pour les grands singes

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En cette fin du premier semestre 2024, c’est avec un immense honneur que je m’adresse à vous à nouveau. Forts de l’élan initié l’année dernière, nous avons poursuivi notre mission avec une détermination renforcée et un engagement accru. Grâce à votre soutien indéfectible et à une collaboration étroite avec nos partenaires et les communautés locales, nous avons accompli des progrès significatifs dans la protection des grands singes et la préservation de leur habitat fragile.

Sur le terrain, nos actions se sont intensifiées et diversifiées :

– Mobilisation des communautés locales et développement communautaire : Nous avons organisé des ateliers, des formations et des dialogues pour sensibiliser et impliquer les communautés locales dans la conservation des grands singes et le développement durable. Nous continuons à soutenir le développement d’initiatives d’écotourisme responsables et d’agroforesterie génératrices de revenus pour ces communautés.

– Lutte contre le braconnage et les activités extractives : Dans des paysages comme les concessions forestières gérées par les communautés locales en périphérie du parc national de Gahuzibiega en RDC, nous avons démantelé plusieurs pièges et campements, ce qui a considérablement réduit les incidents de braconnage. Des solutions sont également en cours d’élaboration pour mettre fin aux activités extractives dans des zones sensibles, comme la forêt de Ntombo en République du Congo.

– Recherches scientifiques : Nos équipes réalisent actuellement des inventaires des grands singes et mènent des recherches approfondies sur les interactions entre les humains et les grands singes ainsi que sur leur habitat, collectant des données cruciales pour orienter nos actions de conservation.

– Restauration des écosystèmes dégradés : Nous avons lancé des programmes de reforestation et de restauration des habitats, y compris la plantation d’arbres et la promotion de pratiques agroforestières aux abords de la réserve du Dja et dans le sud de la forêt d’Ebo. Ces efforts visent à restaurer les écosystèmes dégradés et à favoriser un environnement propice à la vie des grands singes.

– Participation à des événements nationaux/internationaux : Nous avons activement contribué et pris part à des forums importants tels que la 20ème réunion des parties du PFBC, le Forum sur la conservation de l’Afrique (FCA) et le 10ème colloque européen de primatologie. Cette participation a renforcé notre légitimité et amplifié les voix des communautés locales à l’échelle mondiale.

Parallèlement à nos actions sur le terrain, nous continuons notre travail sur le renforcement des capacités organisationnelles de nos membres et la diffusion des bonnes pratiques.

Alors que nous entamons le second semestre de 2024, je suis convaincu que l’Alliance GSAC continuera de jouer un rôle de leader dans la protection des grands singes et la préservation de la biodiversité en Afrique centrale.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous nos partenaires, en particulier PPI et ARCUS Foundation, ainsi qu’aux membres de l’Alliance GSAC et aux communautés locales pour leur engagement infaillible et leur contribution inestimable à notre mission.

Guillaume TATIGuillaume TATI, président de l’Alliance GSAC

L’Alliance GSAC représenté au Forum Africain de la Conservation de l’UICN à Nairobi

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Groupe de travail Afrique Centrale sur la Session: Les peuples autochtones et Communautés Locales

Du 24 au 28 juin 2024, le Forum Africain de la Conservation de l’UICN s’est tenu à Nairobi, au Kenya, sous le thème « Solutions africaines pour la nature et les populations ». Cet événement majeur a réuni près de 700 participants, dont des représentants de gouvernements, d’organisations non gouvernementales, du secteur privé et des communautés locales, afin de partager des expériences, nouer des partenariats et discuter des questions de conservation les plus urgentes en Afrique.

Co – organisé avec  le Gouvernement du Kenya, l’UICN Kenya, et pour la première fois, l’ensemble des trois bureaux régionaux africains de l’UICN, Ce Forum se veut une plateforme d’échange, de partage d’expérience, de collaboration et de réflexion sur les enjeux de conservation les plus pressants en Afrique. Organisé tous les quatre ans, il vise à mettre en place des initiatives de conservation robustes et adaptables face aux changements environnementaux, afin de préserver la richesse des écosystèmes africains et de garantir un développement économique durable et bénéfique pour les générations futures.

Cinq (05) membres de l’Alliance GSAC, à savoir : ERuDeF, Protecteur des Grands Singes de la Moukalaba (PROGRAM), Tropical Forest and Rural Development (TF-RD), Forêt pour le Développement Intégral (FODI) et Mbou-Mon-Tour (MMT) ont pris part à cette grande rencontre et ont joué un rôle important dans le forum, en participant activement à des sessions et en ré réseautant avec d’autres acteurs clés de la conservation. Ils ont également participé à un « side – event » organisé par PPI (Partenaire historique de l’Alliance GSAC), en partenariat avec l’UICN Med. Trente-six (36) acteurs de la société civile africaine impliqués dans des programmes de l’UICN ( PPI, PPI OSCAN, Transcap) se sont réunis pour échanger et collaborer. Cet événement, qui s’est déroulé le 26 juin, comprenait des séances de « speed dating » et des groupes de discussion thématiques axés sur le renforcement de la visibilité de la société civile, la préparation de motions pour le Congrès mondial de l’UICN de 2025 et l’identification de nouvelles opportunités de collaboration.

Le Forum Africain de la Conservation a été une étape importante dans la lutte pour la conservation de la biodiversité en Afrique et l’Alliance GSAC reste déterminé à travailler avec ses partenaires pour concrétiser les engagements pris lors de ce forum et faire avancer la conservation de la nature et le développement durable sur le continent et en particulier en Afrique Centrale.

programme du Forum 

 

L’ONG PROGRAM lance le projet de création d’une Aire Protégée Communautaire (APAC) à Doussala

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Le village de Doussala, situé à proximité du Parc National de la Moukalaba-Doudou (PNMD), dispose d’une zone forestière riche en biodiversité. Cependant, cette zone est actuellement incluse dans un permis d’exploitation forestière, menaçant la conservation des ressources naturelles et les moyens de subsistance de la communauté.

Depuis plus d’une décennie, la communauté du village de Doussala, désormais structurée en association, s’engage activement dans la préservation de son environnement. Leur projet vise à délimiter et à titrer une aire protégée de 20 km² dans la zone tampon adjacente au village. Cette démarche vise à exclure cet espace forestier du permis forestier et à en assurer une gestion durable.

Entre 2006 et 2015, plusieurs études de cartographie et de suivi ont été menées. Un réseau de sentiers de 4 km² a été créé pour faciliter l’observation de la faune, le tourisme communautaire, la récolte des produits forestiers non ligneux et la pêche. Les études ont révélé que la future Aire Protégée Communautaire de Doussala abrite une grande diversité de types de couverts et d’habitats, notamment de la forêt secondaire avec complexe cultural, de la forêt marécageuse inondée temporairement et de la forêt secondaire adulte. La zone présente également un réseau hydrographique important et un relief accidenté, en particulier au nord-est.

Riche en faune et en flore, l’aire protégée abrite des gorilles, des chimpanzés, des panthères, des antilopes, des buffles, des éléphants, des céphalophes, des porcs-épics, des touracos, des calaos et bien d’autres espèces.

Notamment, cet espace correspond au domaine vital du groupe de gorilles « Bad Boy », à l’origine du tourisme d’observation des gorilles dans la région. Ce groupe, régulièrement observé depuis 20 ans, est composé de 17 à 20 individus. Malgré les données disponibles et l’utilisation et la gestion de cet espace par la communauté depuis plus d’un siècle, le projet d’aire protégée n’a pas encore abouti en raison de l’absence de titre foncier.

Grace au financement obtenu par l’ONG PROGRAM auprès de son Partenaire historique, Programme Petites Initiatives (PPI), le projet de création de l’Aire Protégée Communautaire du village de Doussala est relancé et devrait aboutir en 2025. Ce projet ambitieux vise à réhabiliter et étendre le réseau de sentiers dans la zone montagneuse, à confirmer la présence des Grands Singes par un nouveau monitoring, et à obtenir le titre foncier pour l’Association Tu Gho Kond de Doussala.

L’obtention du titre foncier permettra ensuite de mettre en place un programme d’activités diversifiées, comprenant le suivi scientifique des Grands Singes, le développement du tourisme communautaire, et la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) pour générer des revenus au profit de la communauté. Cette initiative contribuera à la fois à la conservation de la biodiversité riche de la région et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Mbou-Mon-Tour à la 20ème réunion des parties du PFBC à Kinshasa

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Mbou-Mon-Tour a pris part à la 20ème réunion des parties du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) co-facilitée par la France et le Gabon, qui s’est tenue du 3 au 5 juin 2024, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo,

Durant trois jours, plus de 500 personnes – experts et représentants des organisations environnementales venus de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs ont réfléchi autour du thème central : ‘‘accélérer la protection et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale’’ ainsi que sur des solutions innovantes susceptibles d’assurer la protection des forêts du Bassin du Congo.

Pour cette 20e réunion des parties, les réunions en plénière ont été enrichies par les événements parallèles et de réseautage. C’est dans ce cadre que Synchronicity Earth, une ONG environnementale britannique a organisé un « side event » axé sur la Protection des bonobos, la sécurisation des terres coutumières, la promotion de l’agroforesterie et le développement local. L’organisation britannique a ainsi permis à quatre organisations locales de la RDC et du Cameroun, bénéficiaires de son appui, à savoir : Mbou-Mon-tour, le Réseau CREFGDA, CFLEDD, à partager leurs expériences, succès et limites en matière de gestion forestière communautaire.

A cet occasion, Jean Christophe Bokika, Président de l’ONG Mbou-Mon-tour (MMT),  a partagé l’expérience de son organisation dans la sauvegarde des bonobos et de leur habitat. Il s’est appesanti sur l’approche innovante mise en œuvre par son organisation, une approche qui permet d’assurer une cohabitation pacifique entre les bonobos et les communautés locales.

Jean Christophe a révélé à l’auditoire la clé du succès du modèle MMT qui repose, notamment, sur l’implication des populations locales dans la conservation des bonobos et de leur habitat ainsi que la conciliation des besoins de conservation avec ceux du développement des communautés riveraines aux sites des Bonobos. C’est ce leitmotiv qui guide le choix de différentes activités que MMT développe en collaboration avec les communautés. Au nombre de ces activités, nous pouvons citer :

  • Le suivi quotidien des bonobos par les guides 

En fait, les guides commis à cette tâche sont recrutés parmi les communautés locales riveraines des sites des bonobos, ils bénéficient régulièrement d’une formation leur permettant d’assurer le suivi des bonobos, ils sont équipés et reçoivent une rémunération grâce aux différents partenaires de MMT.

  • Eco-tourisme

Les touristes désireux d’observer les bonobos dans leur milieu naturel ont l’opportunité de visiter les bonobos habitués à la présence humaine sous l’accompagnement des guides de MMT.  Ils ont aussi l’occasion d’échanger avec les communautés impliquées dans la protection de ces bonobos. Ils sont ainsi témoins du succès de l’implémentation de l’approche de MMT.

  • Le développement des activités agricoles :

MMT a sensibilisé les populations locales sur l’importance de cultiver dans la savane et non dans la forêt afin de protéger le bonobo et son habitat. Ensuite, l’organisation a procédé en collaboration avec les communautés, à l’installation des parcs à bois des boutures de manioc dans la savane. Cette installation des parcs à bois a permis non seulement à réorienter la culture de manioc de la forêt vers la savane, mais aussi de sécuriser les habitats du bonobo, d’assurer la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus à base de manioc.

Faisant échos aux propos de la Ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Éve Bazaiba Masudi, sur la nécessité de prendre en compte les besoins des populations forestières, Jean Christophe Bokika a insisté sur la prise en compte des besoins des populations locales pour la réussite des projets de conservation.

 

La savonnerie villageoise : une initiative de développement durable au cœur de la Réserve de Biosphère du Dja

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Implantée au cœur de la Réserve de Biosphère du Dja, riche d’un patrimoine culturel et naturel d’exception, la savonnerie villageoise s’inscrit comme un modèle innovant de développement durable. Cette initiative, portée par Tropical Forest and Rural Development (TF-RD), valorise les savoirs ancestraux des communautés locales pour la production de savons antiseptiques à base de produits naturels issus du terroir.

Au-delà de son impact positif sur le bien-être des populations locales et de la contribution à l’économie locale, la savonnerie villageoise joue un rôle crucial dans la préservation de l’environnement et la protection des grands singes. En effet, en sensibilisant les communautés à la valeur des ressources naturelles et en leur offrant des alternatives économiques durables, le projet contribue à réduire la pression sur les forêts et à protéger l’habitat des grands singes.

Cette approche de gestion communautaire, prônée par TF-RD, s’inscrit dans une stratégie globale de conservation des grands singes. Elle vise à établir un lien durable entre l’homme et la nature, en permettant aux communautés locales de prospérer tout en préservant leur environnement. La savonnerie villageoise, en tant qu’un symbole de cette démarche, illustre le potentiel des initiatives vertes pour concilier développement économique, protection de la biodiversité et bien-être des communautés.

Fabrication du savon antiseptique par les communautés locales

 

 

 

 

Alliance GSAC effectue une mission en Europe (France et Suisse)

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De gauche à droite : Romeo FOPA, Assistant Technique; Guillaume TATI, Président de l’Alliance GSAC

Du 30 mai au 8 juin 2024, l’Alliance GSAC a effectué une mission en France et en Suisse. L’objectif était de diversifier les partenariats techniques et financiers et de partager notre expérience en matière de conservation des grands singes.

Grâce à la facilitation de l’équipe du Programme de Petites Initiatives (PPI), l’Alliance GSAC a pu mener des échanges fructueux avec des fondations clés. Ces rencontres ont permis de présenter les contributions spécifiques de chaque membre de l’Alliance dans le cadre de la protection des grands singes des forêts du bassin du Congo. Cela a mis en avant la diversité des expertises et des actions entreprises, couvrant un large éventail d’activités, de l’évaluation des initiatives de conservation à la génération de données et au renforcement des capacités. Ces discussions ont permis de clarifier le positionnement de l’Alliance et d’identifier des synergies pour maximiser l’impact de leurs efforts communs.
Profitant d’une invitation du Muséum d’Histoire Naturel (MHN) de Paris, l’équipe de l’Alliance GSAC a eu l’honneur de partager son expertise sur la conservation des grands singes en Afrique centrale. Cette session a réuni un public varié et attentif, composé de professionnels et d’étudiants passionnés par le sujet. Les échanges ont été très enrichissants, allant jusqu’à susciter l’engagement de deux doctorants souhaitant contribuer bénévolement aux efforts de conservation de l’Alliance.
Enfin, une séance de travail productive avec l’équipe du PPI a permis de discuter des projets en cours et de planifier les prochaines étapes.
L’Alliance GSAC exprime sa gratitude au Programme de Petites Initiatives (PPI) et à la arcus FOUNDATION  pour leur soutien financier, qui a permis la réalisation de cette mission.
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