Alliance pour la Conservations des Grands Singes en Afrique Centrale

Impact des activités extractives dans la concession forestière de Ntombo

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zone impactée identifiée

La dégradation de la zone de Ntombo dans la forêt du Mayombe est principalement due à l’augmentation des activités humaines qui ont lieu dans la région. Ces activités, telles que l’extraction de l’or, du bois, de la cassitérite, ainsi que la chasse au gibier forestier, se développent rapidement sans réglementation appropriée. Il en résulte un impact important sur l’environnement, conduisant à une surexploitation des ressources et à la destruction des habitats fauniques, ce qui met en danger les moyens de subsistance et le bien-être des communautés locales. cette exploitation incontrôlée des ressources affecte non seulement l’écosystème mais constitue également une menace pour diverses espèces comme les grands singes (Chimpanzés, Gorilles ), les éléphants, etc.

Soucieux de protéger ces espèces menacées  qui sont d’une importance mondiale, et de promouvoir une gestion participative et durable des ressources naturelles, Esi-Congo a réalisé une étude visant à évaluer l’impact de l’exploitation forestière sur les espèces dépendantes des milieux impactés.

L’objectif de cette étude était de soutenir une conservation concertée et participative des espèces phares menacées de la forêt du Mayombe dans le district de Kakamoeka, à travers un suivi et une protection participative par l’implication des entreprises et des utilisateurs communautaires des ressources naturelles.

C’est ainsi que huit (8) missions de terrain ont été menées pour identifier les zones d’impact, par une équipe de quatre agents d’ESI Congo et 30 guides locaux, en utilisant  un questionnaire et des entretiens libre semi structurés avec les acteurs du secteur privé et les communautés de la zone de Ntombo.

L’étude a révélé 80 sites touchés par les activités extractives à proximité de 11 villages le long de la route nationale n°6, couvrant environ 137,35 hectares. La dégradation représentait des problèmes tels que la perte de la couverture végétale, les excavations, les gravières abandonnées, les dérivations de rivières, la stagnation de l’eau et les glissements de terrain. La zone étudiée comprenait environ 136,14 hectares, avec différents pourcentages d’utilisation des terres. Les zones d’extraction artisanale étaient en moyenne plus petites (0,2044 ha) que les zones d’extraction industrielle (2,7 ha).

Parmi les sites identifiés, 60 % étaient non déclarés et dépourvus d’autorisation d’ouverture, 39 % étaient déclarés avec autorisation et 1 % étaient déclarés sans autorisation. Les entreprises chinoises et libanaises représentaient 51 % de l’extraction industrielle, tandis que les groupes congolais, camerounais et mixtes étaient impliqués dans l’extraction artisanale et semi-industrielle.

Les zones de restauration prioritaires comprennent des emplacements proches des villages de Louvoulou, Manzi et Kinanga avec de nombreux sites abandonnés suite à des activités d’exploitation antérieures.

Cette activité est rendue possible grâce au soutien financier de Biopama, Rainfores Trust, PPI, et Otter Fonds, tous unis par leurs passion pour la protection de la biodiversité mondiale.

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« Great Apes Cocoa » : Le chocolat en harmonie avec la nature

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Au cœur de la Réserve faunique du Dja se cache une initiative unique qui entremêle les mondes de la production de chocolat et de la conservation de la faune : la marque « Great Apes Cocoa ». Créée par Tropical Forest Foods and Cosmetics et certifiée par l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle), cette marque symbolise l’équilibre délicat entre les activités économiques et la préservation de l’environnement dans la riche biodiversité de la réserve du Dja. Son essence réside dans son engagement à produire du cacao sans contribuer à la déforestation, en s’alignant sur les initiatives mondiales de lutte contre le changement climatique. En s’approvisionnant en cacao de manière durable dans la réserve  du Dja, Tropical Forest Foods and Cosmetics crée non seulement un produit délicieux, mais soutient également activement la protection des grands singes, notamment les gorilles et les chimpanzés, qui habitent cette réserve.

Cette initiative innovante illustre la relation cruciale entre la conservation de la faune et les pratiques agricoles durables. Il démontre comment des pratiques consciencieuses de culture du cacao peuvent jouer un rôle essentiel dans la conservation des habitats naturels et la promotion de la biodiversité au sein de la réserve du Dja. Grâce à la consommation de « Great Apes Cocoa », les consommateurs peuvent s’offrir une gâterie sans culpabilité, sachant que leur choix soutient directement les efforts de conservation dans l’un des écosystèmes les plus diversifiés au monde.

Par ailleurs, au-delà d’être une simple marque de chocolat, « Great Apes Cocoa » incarne un modèle unique de développement durable. Sa production implique l’accompagnement des communautés locales dans la mise en place d’agroforêts cacaoyères respectueuses de l’environnement, leur permettant d’améliorer leurs moyens de subsistance tout en préservant la biodiversité locale de la région. Cette approche intégrée profite non seulement à la faune et aux écosystèmes de la réserve du Dja, mais améliore également le bien-être socio-économique des communautés locales.

Copyright : Tropical Forest and Rural development

Image d’un Gorille capturé dans la périphérique Nord de la réserve faunique du Dja

TROPICAL FOREST AND RURAL DEVELOPMENT (TF-RD), finaliste du prix Ashden 2024

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TROPICAL FOREST AND RURAL DEVELOPMENT (TF-RD), membre fondateur de l’Alliance GSAC  et pionnier des solutions climatiques fondées sur la nature a été révélé parmi les finalistes du prix Ashden 2024, grâce à ses efforts en faveur l’autonomisation des communautés locales et autochtones autour des Aires protégées du Cameroun.

En effet, plus de 500 organisations ont postulé pour les Ashden Awards 2024, et seulement dix-sept organisations exceptionnelles proposant des solutions climatiques innovantes ont pu atteindre la finale. TF-RD est l’un des deux finalistes dans la catégorie « Solutions Climatiques Naturelles » après un processus d’évaluation et de jugement rigoureux impliquant des acteurs sur le terrain. Visites et apports d’experts du secteur.

Les finalistes de tous les prix seront jugés par des spécialistes internationaux de chaque catégorie de prix. Les gagnants seront annoncés en personne à Londres dans la soirée du jeudi 27 juin, lors de la London Climate Action Week. Ces gagnants recevront alors un soutien financier et stratégique.

Ashden  est une organisation caritative britannique qui  met en lumière des solutions climatiques transformatrices depuis plus de 20 ans à travers son prestigieux programme Ashden Awards.

Le responsable des prix Ashden, le Dr Stephen Hall, a déclaré : « Nous sommes ravis des finalistes des prix Ashden de cette année. Ils débordent d’ambition climatique épique – l’ambition de réduire les émissions mondiales et de transformer notre monde. Ils sont également des pionniers de la justice climatique, bâtissant un monde plus juste et plus vert. Il n’est pas surprenant de réunir ces deux qualités : lorsqu’il s’agit d’action climatique, elles vont de pair. »

« Le changement se produit plus rapidement lorsque davantage de personnes y croient, le soutiennent et en profitent. Nous sommes vraiment fiers de célébrer ces organisations et exhortons les investisseurs, les bailleurs de fonds et les décideurs politiques à les soutenir également. »

Rappelons que TF-RD travaille autour de la Reserve de Biosphère du Dja, autour du Parc National de Campo Ma’an et autour du Parc Marin Manyange na Elombo-Campo. L’organisation met en œuvre une kyrielle d’actions et d’activité parmi lesquels : la création d’agro-forêts (300 ha sur la cacaoculture dont 250ha en processus de certification Rainforest Alliance portées par 200 producteurs/trices regroupé.es en coopératives créées, structurées et légalisées ; la création, structuration et légalisation d’un réseau de trente-six (36) Groupement d’Initiative Commune (GIC) de près de cinq cent (500) femmes collectrices de PFNL ; l’engagement de 150 femmes dans la savonnerie communautaire et dont les produits sont disponibles dans les villages et les marchés locaux ; la sécurisation foncière de 665 hectares de terres pour les Bakas de Bifolone en vue de les dédier à l’écotourisme et à la collecte des PFNL ; le développement d’un programme de gestion communautaire des grands singes hors des Aires protégées ; la mise en place d’un système d’éducation environnementale qui repose sur les enfants, les parents, les enseignants, les écogardes et les autorités administratives ; la construction de deux séchoirs solaires pour le séchage.

Formation sur la fabrication du savon avec les femmes du GIC Etengue àà wu (Parc Marin de Manyange na Elombo)

Selon Monsieur Manfred Aimé Epanda, Président de TFRD,  « produire par exemple du cacao sans déforestation démontre notre contribution à la lutte contre le changement climatique et produire du chocolat pour la protection des grands singes est une solution climatique naturelle pour la conservation de la biodiversité. C’est de telles pistes que doivent suivre les acteurs dans le Sud Global. Notre approche concoure à l’autonomisation des différents groupes que nous accompagnons (Groupes d’Initiatives Communes (GIC) pour la valorisation des Produits Forestiers non Ligneux (PFNL), entreprises individuelles de fabrication du savon de ménage et de toilette, coopératives de producteur de cacao). Nos actions de conservation ont été couronné en décembre dernier par la certification ECOCERT sur les PFNL et quelques produits agricoles.  Atteindre la finale du Ashden Awards permettra de faire davantage connaître notre travail de conservation de la biodiversité et d’accompagnement communautaire au grand public ; notre approche est à la fois innovante et réplicable ; d’autres acteurs peuvent donc s’en inspirer. Pour nous, le travail n’est pas terminé, beaucoup reste à faire. Nous continuerons de travailler pour l’inclusion financière verte des communautés locales et autochtones au travers des solutions climatiques naturelles. »

Campagne de reboisement de noix de coco à Ebodjé (Parc Marin de Manyange na Elombo)

Nos actions de conservation des grands Singes en Afrique centrale se poursuivent

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Alors que nous approchons déjà la fin du dernier mois de l’année 2023, il est temps de réfléchir aux réalisations incroyables que nous avons accomplies en tant qu’Alliance pour la Conservation des Grands Singes en Afrique Centrale (GSAC). Tout au long de cette année écoulée, nous avons continué à faire des avancées majeures dans notre mission de préservation des grands singes et de leur habitat fragile.

Grâce au soutien généreux de nos partenaires et donateurs, nous avons pu étendre nos efforts de conservation et intensifier nos activités sur le terrain. Nous avons été pleinement engagés dans la participation active à des forums internationaux de renom, à l’instar du colloque SFDP (Société Francophone de Primatologie) à Dakar et le congrès de la Société internationale de primatologie (IPS) en Malaisie. Nous avons poursuivi notre travail acharné pour lutter contre le braconnage, promouvoir la sensibilisation et la participation des communautés locales, promouvoir l’écotourisme et le développement rural, restaurer les écosystèmes dégradés, etc.
Nous avons organisé des ateliers et des formations pour les membres de l’Alliance GSAC ainsi que pour les communautés locales, afin de renforcer leurs connaissances sur la faune sauvage et de promouvoir des pratiques durables. Nous continuons à investir dans l’apprentissage et le développement de compétences pour améliorer notre efficacité sur le terrain.

Alors que nous entrons dans une nouvelle année, je suis convaincu que l’Alliance GSAC continuera à être une force motrice dans la protection des grands singes et la conservation de la biodiversité dans les forêts du bassin du Congo. Nous travaillerons sans relâche avec les communautés locales pour renforcer notre impact sur le terrain car nous croyons fermement qu’une approche communautaire et participative est fondamentale pour assurer la durabilité à long terme de nos initiatives.

J’aimerais profiter de cette occasion pour remercier nos partenaires (en particulier ARCUS Foundation et PPI), nos organisations membres et les communautés locales, pour leur soutien indéfectible et leur dévouement à notre cause. Ensemble, nous avons réalisé des progrès significatifs ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. Continuons à travailler main dans la main pour préserver ces merveilleuses créatures et assurer un avenir durable pour notre précieuse biodiversité.

Ce Sixième numéro de notre newsletter met en lumière les principales réalisations du réseau et ses membres au cours du dernier semestre de cette année 2023.

Guillaume TATIGuillaume TATI, président de l’Alliance GSAC

Formation en cartographie communautaire pour la conservation des grands singes dans la forêt d’Edzaengo

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Sept pisteurs de l’ONG Mbou-Mon-Tour et cinq personnes venues de deux communautés voisines ont bénéficié d’une formation en cartographie communautaire du 2 au 31 octobre 2023. Cette formation a été dispensée par le consultant Rodrigue Kambale de la structure BGBA et avait pour principal objectif de renforcer la contribution des communautés locales dans l’élaboration de la cartographie participative afin de favoriser l’implication de celles ci dans la conservation des bonobos dans la forêt d’Edzaengo. Cette forêt se trouve la province de Maï-Ndombe en RDC, precisement dans le village Mbee.

Les participants ont été sélectionnés sur la base de leur connaissance des limites du site d’Edzaengo, de leur capacité à marcher à de longues distances en forêt et de leur capacité à lire et à écrire. Ils ont reçu une formation théorique et pratique sur l’utilisation du récepteur GPS, la collecte des données, la production d’esquisses au sol et la transcription sur papier.
Au cours de la formation, les participants se sont répartis en quatre équipes de trois pour collecter des données sur les quatre axes du site. Ces données ont ensuite été utilisées pour produire une carte du site d’Edzaengo. Cette carte sera un outil précieux pour la conservation des grands singes. Elle permettra aux organisations de conservation de mieux comprendre la distribution de ces espèces menacées et de mieux cibler leurs efforts de protection.

Cartographie d’Edzaengo

Le site d’Edzaengo est d’une importance capitale pour la conservation des grands singes. Il abrite une importante population de bonobos non suivis et l’on y observe également la réapparition de petits singes jadis disparus, tels que le Red Colobus.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Conservation des bonobos de Lempu et sécurité alimentaire des communautés riveraines« , financé par la Fondation  Bonobos Jeans.

Premier contact avec les gorilles de Grauer du CFCL Banisamasi

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Photographier directement un gorille inhabitué dans son environnement sauvage n’est pas une mince affaire. Cependant, les moniteurs forestiers communautaires de CFCL Banisamasi, avec le soutien technique de l’ONG FODI, ont rendu cela possible grâce à leur courage et leur détermination.

Initialement, des pièges photographiques ont été installés par les moniteurs forestiers en janvier 2023, mais après trois mois de surveillance, seules des images de chimpanzés ont été capturées, en mars 2023. En raison du retard dans l’obtention des images des gorilles, l’équipe de suivi, sous la supervision d’un technicien FODI, a décidé de prendre une photographie directe du gorille. Ainsi, en août 2023, la première tentative a échoué en raison des mauvaises performances de la caméra, qui ne pouvait pas zoomer jusqu’à 30 m.

Image du groupe de chimpanzés prise en mars 2023

Cependant, l’acquisition d’une nouvelle caméra à zoom supérieur à 100m en novembre 2023 a permis à l’équipe de capturer l’image d’un gorille de Grauer mâle le 20 novembre 2023, sur les rives de la rivière Bisuli aux coordonnées géographiques E027.91314° et – 01.53613°. Cet objectif a été atteint après trois jours de poursuite.

Première image du Gorille de Grauer de la CFCL Banisamasi

Le gorille photographié est le mâle dominant d’une famille d’environ quatre membres, dont trois femelles. Pendant la période des pluies, les familles de gorilles dorment sur des arbres à différentes hauteurs.

Ces images représentent une avancée significative dans l’identification du dénombrement et plus tard de l’habituation des gorilles de Grauer du CFCL Banisamasi contiguë au parc national de Kahuzi Biega, en secteur des Bakano, Territoire de Walikale, province du Nord Kivu, en RDC. Alors que plusieurs sources parlent de la présence de gorilles dans cette zone, c’est la première fois que la présence des gorilles est prouvée par une image.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « conservation des gorilles de Grauer dans la CFCL Banisamasi et ré dynamisation des coopératives CABA et UMOJA » mise en œuvre par l’ONG Forêt pour le développement Intégral (FODI) réalisée avec l’appui financier du Comité Français de l’IUCN, dans son programme des petites initiatives (PPI).

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