Alliance pour la Conservations des Grands Singes en Afrique Centrale

Vers une conservation communautaire des chimpanzés de l’Est et de leur habitat dans les CFCL Banisamasi et Kibu à l’Est de la RD Congo.

By Actualités des membresNo Comments

Les Concessions Forestières des Communautés Locales (CFCL) en République Démocratique du Congo ont une vocation multi-usage. Les Concessions Forestières des Communautés Locales (CFCL) en République Démocratique du Congo ont une vocation multi-usage. Lors de l’élaboration des plans simples de gestion des CFCL Banisamasi et Kibu en 2022, l’affectation des terres figurait parmi les activités principales. Les communautés locales ont en effet procédé à un micro zonage de leur CFCL et une partie de la forêt a été consacrée en Zone de conservation intégrale. L’ONG FODI, en tant qu’organisation accompagnant les Communautés locales et peuples autochtones de la RDC dans la gestion des CFCL, a initié un projet visant à appuyer les CFCL Banisamasi et Kibu dans la mise en œuvre de leurs plans simples de gestion, à travers la création d’une zone de conservation intégrale interconnectée entre les deux CFCL

La réalisation de ce projet est le résultat de plusieurs activités, notamment la production d’une carte globale des zones contiguës affectées pour la conservation intégrale dans les deux CFCL, la formation des moniteurs forestiers communautaires, l’organisation de patrouilles communautaires de surveillance des chimpanzés, le biomonitoring axé sur les chimpanzés, etc..

Prévu sur une période de 24 mois, ce projet bénéficie du soutien financier de la Fondation Arcus. Dans cette première phase, un atelier de lancement officiel a été organisé pour informer les autorités locales et les membres des communautés Banisamasi et Kibu sur le projet. En plus de cet événement, le projet a recruté et formé quatre moniteurs forestiers communautaires. Ces derniers ont été préparés et équipés pour assurer le suivi continu des chimpanzés et la protection de leur habitat dans cette zone des CFCL Banisamasi et Kibu.

Les moniteurs forestiers formés par FODI

Une autre activité réalisée a été l’atelier de cartographie participative de la zone qui sera dédiée à la conservation intégrale. Les parties prenantes, à savoir FODI et les membres des communautés locales des CFCL, ont travaillé ensemble pour déterminer la localisation de la zone de conservation intégrale interconnectée que le projet vise à concrétiser.

Réalisation d’un cartographie

Dans la deuxième phase du projet, l’accent sera mis sur la concrétisation de cette zone contiguë de conservation intégrale dans les deux CFCL, en collectant les coordonnées GPS et en délimitant les frontières.

Ce projet incarne la volonté des communautés locales de Banisamasi et Bafuna Bakano de promouvoir la conservation communautaire des chimpanzés de l’Est et de leur habitat. Cela nécessite un effort collectif des parties prenantes pour assurer la réussite de cette noble mission.

Photo de famille

Copyrigth pictures : FODI

 

L’Alliance GSAC a participé à une réunion organisée par Well Grounded

By Actualités de l'AllianceNo Comments

Le 31 août 2024, l’Alliance GSAC a participé à une réunion fructueuse organisée à Yaoundé par Well Grounded, son partenaire technique.   Cet événement a rassemblé des acteurs clés de la conservation autour d’une table ronde pour discuter de stratégies innovantes visant à concilier financement climatique, développement communautaire et préservation de la biodiversité.

Lors de cette rencontre, l’Alliance GSAC a présenté les avancées significatives de la phase 2 du projet ARCUS, notamment les résultats prometteurs des inventaires de grands singes en cours dans ses différents sites d’intervention. Ces inventaires permettrons d’identifier de nouvelles populations de gorilles, chimpanzés et bonobos et de mieux comprendre leurs besoins en matière de conservation. Par ailleurs, la valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL) a été mise en avant comme un levier pour améliorer les revenus des communautés locales tout en soutenant la conservation des forêts.

Les participants ont ensuite identifié les principaux défis auxquels est confrontée la conservation : le financement, l’implication des communautés locales et la protection des écosystèmes fragiles. Pour y répondre, ils ont proposé plusieurs pistes d’action à savoir :

  • Renforcer les partenariats: Multiplier les collaborations entre organisations pour optimiser les ressources et l’impact des projets.
  • Innover dans les modèles de financement: Explorer de nouvelles sources de financement, telles que le financement carbone ou les mécanismes de paiement pour services environnementaux.
  • Communiquer sur les enjeux de la conservation: Sensibiliser le grand public et les décideurs politiques à l’importance de protéger la biodiversité.

Cette rencontre a été l’occasion de fructueux échanges et a souligné l’importance de travailler en réseau pour relever les défis de la conservation. Les réflexions et collaborations nées de cette rencontre ouvrent sans nul doute de nouvelles perspectives pour un avenir plus durable, où la protection de la nature et le développement des communautés vont de pair.

Capture 1 : Différentes réalisations des participants

Capture 2 : Atelier sur les défis liés à la conservation marine

Capture 3 : Atelier sur les défis liés au financement

Capture 4 : Atelier sur les défis liés à la conservation Terrestre

L’Alliance GSAC au cœur de la lutte pour les grands singes

By EditoNo Comments

En cette fin du premier semestre 2024, c’est avec un immense honneur que je m’adresse à vous à nouveau. Forts de l’élan initié l’année dernière, nous avons poursuivi notre mission avec une détermination renforcée et un engagement accru. Grâce à votre soutien indéfectible et à une collaboration étroite avec nos partenaires et les communautés locales, nous avons accompli des progrès significatifs dans la protection des grands singes et la préservation de leur habitat fragile.

Sur le terrain, nos actions se sont intensifiées et diversifiées :

– Mobilisation des communautés locales et développement communautaire : Nous avons organisé des ateliers, des formations et des dialogues pour sensibiliser et impliquer les communautés locales dans la conservation des grands singes et le développement durable. Nous continuons à soutenir le développement d’initiatives d’écotourisme responsables et d’agroforesterie génératrices de revenus pour ces communautés.

– Lutte contre le braconnage et les activités extractives : Dans des paysages comme les concessions forestières gérées par les communautés locales en périphérie du parc national de Gahuzibiega en RDC, nous avons démantelé plusieurs pièges et campements, ce qui a considérablement réduit les incidents de braconnage. Des solutions sont également en cours d’élaboration pour mettre fin aux activités extractives dans des zones sensibles, comme la forêt de Ntombo en République du Congo.

– Recherches scientifiques : Nos équipes réalisent actuellement des inventaires des grands singes et mènent des recherches approfondies sur les interactions entre les humains et les grands singes ainsi que sur leur habitat, collectant des données cruciales pour orienter nos actions de conservation.

– Restauration des écosystèmes dégradés : Nous avons lancé des programmes de reforestation et de restauration des habitats, y compris la plantation d’arbres et la promotion de pratiques agroforestières aux abords de la réserve du Dja et dans le sud de la forêt d’Ebo. Ces efforts visent à restaurer les écosystèmes dégradés et à favoriser un environnement propice à la vie des grands singes.

– Participation à des événements nationaux/internationaux : Nous avons activement contribué et pris part à des forums importants tels que la 20ème réunion des parties du PFBC, le Forum sur la conservation de l’Afrique (FCA) et le 10ème colloque européen de primatologie. Cette participation a renforcé notre légitimité et amplifié les voix des communautés locales à l’échelle mondiale.

Parallèlement à nos actions sur le terrain, nous continuons notre travail sur le renforcement des capacités organisationnelles de nos membres et la diffusion des bonnes pratiques.

Alors que nous entamons le second semestre de 2024, je suis convaincu que l’Alliance GSAC continuera de jouer un rôle de leader dans la protection des grands singes et la préservation de la biodiversité en Afrique centrale.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous nos partenaires, en particulier PPI et ARCUS Foundation, ainsi qu’aux membres de l’Alliance GSAC et aux communautés locales pour leur engagement infaillible et leur contribution inestimable à notre mission.

Guillaume TATIGuillaume TATI, président de l’Alliance GSAC

L’Alliance GSAC représenté au Forum Africain de la Conservation de l’UICN à Nairobi

By Actualités de l'AllianceNo Comments

Groupe de travail Afrique Centrale sur la Session: Les peuples autochtones et Communautés Locales

Du 24 au 28 juin 2024, le Forum Africain de la Conservation de l’UICN s’est tenu à Nairobi, au Kenya, sous le thème « Solutions africaines pour la nature et les populations ». Cet événement majeur a réuni près de 700 participants, dont des représentants de gouvernements, d’organisations non gouvernementales, du secteur privé et des communautés locales, afin de partager des expériences, nouer des partenariats et discuter des questions de conservation les plus urgentes en Afrique.

Co – organisé avec  le Gouvernement du Kenya, l’UICN Kenya, et pour la première fois, l’ensemble des trois bureaux régionaux africains de l’UICN, Ce Forum se veut une plateforme d’échange, de partage d’expérience, de collaboration et de réflexion sur les enjeux de conservation les plus pressants en Afrique. Organisé tous les quatre ans, il vise à mettre en place des initiatives de conservation robustes et adaptables face aux changements environnementaux, afin de préserver la richesse des écosystèmes africains et de garantir un développement économique durable et bénéfique pour les générations futures.

Cinq (05) membres de l’Alliance GSAC, à savoir : ERuDeF, Protecteur des Grands Singes de la Moukalaba (PROGRAM), Tropical Forest and Rural Development (TF-RD), Forêt pour le Développement Intégral (FODI) et Mbou-Mon-Tour (MMT) ont pris part à cette grande rencontre et ont joué un rôle important dans le forum, en participant activement à des sessions et en ré réseautant avec d’autres acteurs clés de la conservation. Ils ont également participé à un « side – event » organisé par PPI (Partenaire historique de l’Alliance GSAC), en partenariat avec l’UICN Med. Trente-six (36) acteurs de la société civile africaine impliqués dans des programmes de l’UICN ( PPI, PPI OSCAN, Transcap) se sont réunis pour échanger et collaborer. Cet événement, qui s’est déroulé le 26 juin, comprenait des séances de « speed dating » et des groupes de discussion thématiques axés sur le renforcement de la visibilité de la société civile, la préparation de motions pour le Congrès mondial de l’UICN de 2025 et l’identification de nouvelles opportunités de collaboration.

Le Forum Africain de la Conservation a été une étape importante dans la lutte pour la conservation de la biodiversité en Afrique et l’Alliance GSAC reste déterminé à travailler avec ses partenaires pour concrétiser les engagements pris lors de ce forum et faire avancer la conservation de la nature et le développement durable sur le continent et en particulier en Afrique Centrale.

programme du Forum 

 

L’ONG PROGRAM lance le projet de création d’une Aire Protégée Communautaire (APAC) à Doussala

By Actualités des membres, FocusNo Comments

Le village de Doussala, situé à proximité du Parc National de la Moukalaba-Doudou (PNMD), dispose d’une zone forestière riche en biodiversité. Cependant, cette zone est actuellement incluse dans un permis d’exploitation forestière, menaçant la conservation des ressources naturelles et les moyens de subsistance de la communauté.

Depuis plus d’une décennie, la communauté du village de Doussala, désormais structurée en association, s’engage activement dans la préservation de son environnement. Leur projet vise à délimiter et à titrer une aire protégée de 20 km² dans la zone tampon adjacente au village. Cette démarche vise à exclure cet espace forestier du permis forestier et à en assurer une gestion durable.

Entre 2006 et 2015, plusieurs études de cartographie et de suivi ont été menées. Un réseau de sentiers de 4 km² a été créé pour faciliter l’observation de la faune, le tourisme communautaire, la récolte des produits forestiers non ligneux et la pêche. Les études ont révélé que la future Aire Protégée Communautaire de Doussala abrite une grande diversité de types de couverts et d’habitats, notamment de la forêt secondaire avec complexe cultural, de la forêt marécageuse inondée temporairement et de la forêt secondaire adulte. La zone présente également un réseau hydrographique important et un relief accidenté, en particulier au nord-est.

Riche en faune et en flore, l’aire protégée abrite des gorilles, des chimpanzés, des panthères, des antilopes, des buffles, des éléphants, des céphalophes, des porcs-épics, des touracos, des calaos et bien d’autres espèces.

Notamment, cet espace correspond au domaine vital du groupe de gorilles « Bad Boy », à l’origine du tourisme d’observation des gorilles dans la région. Ce groupe, régulièrement observé depuis 20 ans, est composé de 17 à 20 individus. Malgré les données disponibles et l’utilisation et la gestion de cet espace par la communauté depuis plus d’un siècle, le projet d’aire protégée n’a pas encore abouti en raison de l’absence de titre foncier.

Grace au financement obtenu par l’ONG PROGRAM auprès de son Partenaire historique, Programme Petites Initiatives (PPI), le projet de création de l’Aire Protégée Communautaire du village de Doussala est relancé et devrait aboutir en 2025. Ce projet ambitieux vise à réhabiliter et étendre le réseau de sentiers dans la zone montagneuse, à confirmer la présence des Grands Singes par un nouveau monitoring, et à obtenir le titre foncier pour l’Association Tu Gho Kond de Doussala.

L’obtention du titre foncier permettra ensuite de mettre en place un programme d’activités diversifiées, comprenant le suivi scientifique des Grands Singes, le développement du tourisme communautaire, et la valorisation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) pour générer des revenus au profit de la communauté. Cette initiative contribuera à la fois à la conservation de la biodiversité riche de la région et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Mbou-Mon-Tour à la 20ème réunion des parties du PFBC à Kinshasa

By Actualités des membres, FocusNo Comments

Mbou-Mon-Tour a pris part à la 20ème réunion des parties du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) co-facilitée par la France et le Gabon, qui s’est tenue du 3 au 5 juin 2024, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo,

Durant trois jours, plus de 500 personnes – experts et représentants des organisations environnementales venus de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs ont réfléchi autour du thème central : ‘‘accélérer la protection et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale’’ ainsi que sur des solutions innovantes susceptibles d’assurer la protection des forêts du Bassin du Congo.

Pour cette 20e réunion des parties, les réunions en plénière ont été enrichies par les événements parallèles et de réseautage. C’est dans ce cadre que Synchronicity Earth, une ONG environnementale britannique a organisé un « side event » axé sur la Protection des bonobos, la sécurisation des terres coutumières, la promotion de l’agroforesterie et le développement local. L’organisation britannique a ainsi permis à quatre organisations locales de la RDC et du Cameroun, bénéficiaires de son appui, à savoir : Mbou-Mon-tour, le Réseau CREFGDA, CFLEDD, à partager leurs expériences, succès et limites en matière de gestion forestière communautaire.

A cet occasion, Jean Christophe Bokika, Président de l’ONG Mbou-Mon-tour (MMT),  a partagé l’expérience de son organisation dans la sauvegarde des bonobos et de leur habitat. Il s’est appesanti sur l’approche innovante mise en œuvre par son organisation, une approche qui permet d’assurer une cohabitation pacifique entre les bonobos et les communautés locales.

Jean Christophe a révélé à l’auditoire la clé du succès du modèle MMT qui repose, notamment, sur l’implication des populations locales dans la conservation des bonobos et de leur habitat ainsi que la conciliation des besoins de conservation avec ceux du développement des communautés riveraines aux sites des Bonobos. C’est ce leitmotiv qui guide le choix de différentes activités que MMT développe en collaboration avec les communautés. Au nombre de ces activités, nous pouvons citer :

  • Le suivi quotidien des bonobos par les guides 

En fait, les guides commis à cette tâche sont recrutés parmi les communautés locales riveraines des sites des bonobos, ils bénéficient régulièrement d’une formation leur permettant d’assurer le suivi des bonobos, ils sont équipés et reçoivent une rémunération grâce aux différents partenaires de MMT.

  • Eco-tourisme

Les touristes désireux d’observer les bonobos dans leur milieu naturel ont l’opportunité de visiter les bonobos habitués à la présence humaine sous l’accompagnement des guides de MMT.  Ils ont aussi l’occasion d’échanger avec les communautés impliquées dans la protection de ces bonobos. Ils sont ainsi témoins du succès de l’implémentation de l’approche de MMT.

  • Le développement des activités agricoles :

MMT a sensibilisé les populations locales sur l’importance de cultiver dans la savane et non dans la forêt afin de protéger le bonobo et son habitat. Ensuite, l’organisation a procédé en collaboration avec les communautés, à l’installation des parcs à bois des boutures de manioc dans la savane. Cette installation des parcs à bois a permis non seulement à réorienter la culture de manioc de la forêt vers la savane, mais aussi de sécuriser les habitats du bonobo, d’assurer la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus à base de manioc.

Faisant échos aux propos de la Ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Éve Bazaiba Masudi, sur la nécessité de prendre en compte les besoins des populations forestières, Jean Christophe Bokika a insisté sur la prise en compte des besoins des populations locales pour la réussite des projets de conservation.

 

Chinese (Simplified)EnglishFrenchGerman