Equipe de patrouille anti-intruission à Mindou. (c-Sekakoh 2023)

Le Parc National du Mpem et Djim au Cameroun est confronté à un problème majeur dû au pastoralisme. Les bergers de la périphérie du parc entrent illégalement dans le parc pendant la saison sèche pour faire paître leur bétail, ce qui a un impact négatif sur l’environnement et perturbe la faune. Pour lutter contre ce problème, l’Association Sekakoh, dans le cadre du projet PPI 6, soutient le Service de Conservation (SC) dans la lutte contre les incursions des bergers transhumants et leur installation dans le parc.

L’objectif global de cette activité est de réduire l’impact du pastoralisme à l’intérieur de l’aire protégée pendant la période de transhumance et de renforcer la présence et la permanence des écogardes à l’intérieur du parc. Il s’agit concrètement de sensibiliser tous les bergers rencontrés à l’intérieur du parc et de détruire tous les campements d’élevage qui se trouvent à l’intérieur de celui-ci. Nous nous engageons également à identifier les principaux points d’entrée des bergers dans le parc et à géolocaliser tous les points de rencontre des campements. Ces mesures permettront de mieux contrôler l’accès des bergers au parc et de prévenir les dommages potentiels à la biodiversité

Ainsi, pour mener à bien cette activité supervisée par le Service de Conservation (SC) en collaboration avec le chef du projet au sein de Sekakoh, les écogardes effectuent des déplacements pédestres et motorisés dans les secteurs Nord (Linte, Mindou, Serere) du parc préalablement identifié. Avec l’assistance des informateurs locaux, des embuscades sont également mises en place pour anticiper toute intrusion dans le parc. De cette manière, les écogardes effectuent des déplacements guidés en parcourant d’abord la périphérie du parc avant de pénétrer à l’intérieur. Lorsqu’ils rencontrent des éleveurs, ils prennent le temps d’établir un dialogue ouvert et respectueux, afin de comprendre leurs besoins et de trouver des solutions conjointes. Toutefois, leurs campements sont détruits et les troupeaux sont refoulés vers l’extérieur du parc. Tous les points de rendez-vous des bergers à l’intérieur du parc sont géolocalisés grâce à un GPS de Sekakoh et à la fin de chaque mission de patrouille, des rapports de patrouille anti-incursion leur sont transmis pour analyses.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « PPI-6 : Projet de Conservation de la biodiversité à travers la sédentarisation de l’élevage »  et se déroule en plusieurs phases. Actuellement, Sekakoh est dans la deuxième phase qui se déroule entre décembre et mars (période de la saison sèche au Cameroun). De bons résultats ont déjà été enregistré : nous avons réussi à sensibiliser 30% des bergers, et avons réussi à refouler trois groupes de bœufs et détruire deux campements de bergers. Ces actions concrètes démontrent l’efficacité de notre approche pour protéger la biodiversité et assurer la coexistence harmonieuse entre l’élevage et la conservation de l’environnement. Nous continuerons à travailler avec détermination pour atteindre nos objectifs et préserver la richesse naturelle de la région.

Dans le cadre de ce même projet, Sekakoh a mis en place une pépinière d’arbres fourragères qui seront reboisés dans les zones de pâturage dégradées au tour de parc ; ceci dans le but d’encourager les bergers de rester hors de cette aire protégée.

Campement de bergers transhumant installe dans le Parc National Mpem et Djim.

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